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29 février 2016

Le temps des étoiles

Démarré en 2011, Le temps des étoiles est sur le point de paraître. Il s'agit d'un roman historique, écrit à 4 mains, avec Catibou.

Il est publié par Hugues Facorat édition et compte environ 150 pages. Il s'adresse aux jeunes lecteurs à partir de 12 ans, mais aussi aux adultes.

Je suis ravi de partager la couverture de ce qui reste mon plus gros chantier d'écriture depuis que j'ai commencé cette activité (pour ceux à qui ça parle, le roman compte 182 000 signes - partagés en 2, bien sûr).

couverture_Le temps des étoiles_A5.jpg

En voici le résumé :

couverture_Le temps des étoiles_A52.jpg

Et un petit extrait :

 

— On en parlera plus tard, il faut s’occuper de ta piqure. Mon père m’a appris comment faire. Il faut retirer la poche à venin sans appuyer dessus. Ensuite, il faut approcher quelque chose de très chaud pour limiter l’effet du venin.

— Je n’ai rien de chaud…

— Suis-moi. Allons au café du village, je suis sûr que nous trouverons un homme qui fume une cigarette, c’est comme ça que fait mon père.

En arrivant devant le café, Elisheva utilisa ses ongles longs pour retirer délicatement le dard de l’abeille. Les enfants s’approchèrent alors du comptoir. La jeune fille stoppa net son avancée quand elle entendit un mot. Un mot qu’elle ne cessait d’entendre depuis des mois. Un mot qui, dans la bouche de l’homme accoudé au bar, résonnait comme un gros mot : juif.

— … ils ont raison, et c’est pareil ici, beuglait-il. Les juifs s’infiltrent partout. Ils volent le travail des Français ! Moi… mon beau-frère, il tenait une quincaillerie près de Toulouse. Des juifs en ont ouvert une à deux rues de chez lui. Il a perdu tellement de clients qu’il a dû mettre la clé sous la porte. Et devinez qui a racheté sa boutique… je vous le donne en mille… des juifs !

— Ah ça, répondit un vieil homme au nez rougi et aux dents jaunies, ils aiment l’argent les bougres… surtout le nôtre !

— C’est qu’ils ont le nez pour ces choses-là, lança un jeune homme, en insistant lourdement sur le mot « nez ».

Tous les hommes du café éclatèrent de rire. Pas Elisheva. Elle saisit la main de Claude et le tira dehors.

— Prends ton vélo, on va aller soigner ton bras chez toi. Il doit bien avoir des braises dans la cuisinière.

Claude était plus gêné qu’autre chose. Il était habitué à entendre ce genre de discussions. Il préféra se taire, mais songea à la phrase qu’Elisheva avait écrite dans sa première lettre : « Heureusement en France, ce n’est pas pareil ! »

La jeune fille oublia vite l’incident. Elle aussi y était habituée. Elle avait appris à ne plus laisser le mépris l’atteindre. En apparence du moins.